Le terme » travailleurSEs du sexe « , que vous trouverez souvent sous l’acronyme TDS, recouvre de nombreuses réalités, de nombreux métiers que nous allons tenter de vous présenter sommairement (et donc parfois en sacrifiant de la précision au profit de la pédagogie).
Le travail du sexe recouvre d’abord celle à laquelle le grand public pense en premier à savoir la prostitution que celle-ci soit de rue ou indoor. La prostitution recouvre des réalités très différentes : travail du sexe en passant par des plateformes numériques, dans un local appartenant aux travailleurSEs du sexe, à l’hotel ou chez le client (indoor), dans la rue ou en camion (outdoor). Le travail du sexe outdoor est alors celui où les travailleurSEs du sexe sont le plus discriminé(e)s.
Mais ce n’est pas la seule réalité que recouvre le travail du sexe. En effet, parmi les travailleurSEs du sexe, on intègre également des acteurTRICEs porno, des masseurSEs érotiques, des dominatrices professionnelles, des opérateurTRICEs de téléphone/webcam rose (camgirls-camboys), des strip-teaseurSEs, des modèles érotiques, des accompagnantEs sexuelLEs, …
Parmi les travailleurSEs du sexe, un certain nombre sont déclaré(e)s et payent leurs impôts, leurs cotisations URSSAF (voir la page du STRASS), car non se prostituer n’est pas illégal. Le proxénétisme (C. pén., art. 225-5 à 225-12) l’est ainsi que l’achat d’actes sexuels (C. pén., art. 611-1 dans sa rédaction issue de la loi n°2016-444 du 13 avril 2016 – art. 20) au mais pas le travail du sexe. La prostitution est autorisée mais la rédaction des textes relatifs au proxénétisme et à la pénalisation des clients a des conséquences désastreuses pour les TDS (Nous aurons l’occasion de partager à ce sujet sur le site et sur nos réseaux sociaux). Il nous semble donc important de rappeler que le travail du sexe est un travail, lequel est légal, preuve en est qu’il fait l’objet d’une fiscalité…
A cette variété d’activités, s’ajoute une infinité d’histoires personnelles et de parcours différents. Sans toutefois pouvoir faire preuve d’exhaustivité, la situation n’est pas la même selon le cadre où le travail du sexe s’exerce mais aussi que l’on a la nationalité française ou pas, que l’on est en situation irrégulière ou pas, selon son identité de genre, selon son orientation sexuelle et le type de pratiques, selon qu’on est occasionnellement ou régulièrement travailleurSEs du sexe, selon que l’on est valide ou pas… plus encore qu’ailleurs, la situation de travailleurSEs du sexe est sujette à des discriminations multifactorielles qui loin de ne faire que s’additionner, vont alors s’exacerber et affecter de manière exponentielle la vie des travailleurSEs du sexe. Une constante se dégage alors : quelle que soit l’activité qu’exercent les travailleurSEs du sexe, iels subissent le stigma. Il en ressort que les travailleurSEs du sexe sont ostracisé(e)s, invisibilisé(e)s, précarisé(e)s et voient au quotidien leur situation fragilisée, leurs droits fondamentaux bafoués.